jeudi 29 août 2013
LES ARTS BOURRINS
Vendredi 30 et samedi 31 Août, c'est à dire ce week-end, vous me trouverez du côté de Rouen, pour le festival Les Arts Bourrins. Avec toute ma pure fucking boutik.
mercredi 28 août 2013
URIEL SAMUEL ANDREW
Mon dernier album sort aujourd'hui, dans toutes les bonnes librairies de France et de Navarre.
208 pages. Editions Casterman, collection Ecritures. Vous savez ce qu'il vous reste à faire ...!
lundi 26 août 2013
STAGE BD EN MAISON D'ARRET
Voilà quelques pages réalisées la semaine dernière par des détenues du quartier femme de la Maison d'Arrêt d'Orléans. Durée : 20 heures, étalées sur 4 jours. 2 pages maximum par BD, dans le cadre du concours "Trans-muraille" organisé par la ville d'Angoulême. Sur le thème : " le jour où..."
Aurore
Mariam
Vanessa
lundi 19 août 2013
T-SHIRT "BEER METAL WHAT ELSE"
De retour du Motocultor 2013, où j'ai eu la surprise et le plaisir de découvrir un de mes t-shirts, porté par le guitariste d'un groupe Français : Sustaincore. La classe, quoi !
samedi 17 août 2013
MOTOCULTOR
Départ demain matin pour le Motocultor, juste pour une journée.
Pas de stand, mais un peu de dédicaces sur le stand Metalmaniax, histoire de payer les billets et l'hôtel.
vendredi 16 août 2013
URIEL SAMUEL ANDREW
Reçu par la poste lundi, il est très beau.
201 pages de lecture. Editions Casterman, collection Ecritures. Sorite le 28 Août.
mardi 13 août 2013
vendredi 9 août 2013
SYLAK OPEN AIR
Vendredi, Samedi et Dimanche, vous pourrez me trouver là, du côté de Lyon,
La suite du pure fucking people tour 2013 !!!
jeudi 8 août 2013
NOUVEAU T-SHIRT POUR RADIO METAL
Suite au scandale du reportage diffusé dans l'émission zone interdite de M6, où les metalleux étaient traités de "Drogués, alcooliques, irrespectueux, voleurs, sales, satanistes", et de la pétition qui a circulé sur le net pour demander des excuses publiques , signée par 54 000 personnes, Radio Metal m'a commandé un t-shirt à slogan. Que voici, et que je vais imprimer. Le buzz est déjà parti pour ce t-shirt, sur facebook. Déjà un succès !
mercredi 7 août 2013
COMMANDE DE BADGES
Après la commande de Radio Metal (série de 3 modèles - 40 ex de chaque),
voici la commande du Mfest: 2 modèles en 50 ex chacun.
Création et impression.
dimanche 4 août 2013
RADIO METAL ET MOI
Après avoir conçu 4 artworks (3 tshirts et 1 sweat), et un visuel de casquette, je viens de leur dessiner 3 badges, et de les imprimer maison. Je travaille actuellement aussi pour eux sur 2 nouveaux visuels de t-shirts que je vais également imprimer maison, et sur un artwork de t-shirt pour le groupe Français de stoner, Sons of Apache, avec là aussi, impression maison. Hell Yeah !
vendredi 2 août 2013
STAGE BD EN MAISON D'ARRET : JOUR 4
Jeudi matin :
C'est le dernier jour du stage, qui est prévu en 4 jours, à raison de 5h/jour. Et ce matin, il n'y a que Jacques, qui a tenu parole pour le coup. Du coup, la séance est très calme. On arrive à travailler, tout en discutant de sa vie. Je le fais tracer les cases de sa première page, pendant que je m'occupe de la seconde. Ensuite je le fais écrire les dialogues et les récitatifs, pendant que je lui fais ses crayonnés. Il me reparle de son arrivée en prison, ses tentatives de suicide, son passage à la maison d'arrêt de Fresnes, chez les fous, de la vie en prison, de son parcours, de ses enfants, de ses frères et soeurs. Jacques est un homme fragile, à fleur de peau. Il parle tellement ouvertement que c'en est parfois génant. A la fin de la séance, les textes sont écrits, et une page a été tracée.
Jeudi après-midi :
Dernière ligne droite. Jacques est à nouveau là, ainsi que Jon, le gitan. J'apprends la raison de sa présence : Jon a 33 ans, et il a pris 4 mois pour conduite sans permis. Il s'est fait chopé 3 fois. Et c'est un "gens du voyage". La 3e fois, c'est la case prison. Le mois de sursis de la première arrestation s'est transformé en 1 mois ferme, plus les 3 qu'il a pris pour la seconde et troisième fois. Il doit sortir en Octobre. Il est confiant, souriant même. Il sait qu'un CDI l'attend à sa sortie, comme ferrailleur. Anthony, en qui j'espérais beaucoup, et qui savait dessiner, n'est pas revenu. Panne d'oreiller le matin, promenade le midi, et pas envie de revoir Mounir, dixit Jacques. Jacques aime bien Anthony. "Il est gentil". Mais Jacques aime bien tout le monde. Il n'est fâché avec personne. Il raconte encore et encore son histoire. Jacques n'arrive plus à se projeter. Il revoit tout dans sa tête. Les dates, les heures. Il finit par laisser tomber ce que je lui ai demandé, trop fatigué. Il prend des cachets le soir, pour dormir. Il n'arrive pas à lire, et n'aime pas la télé. Et il est inquiet. Son grand frère, qui devait venir la veille au parloir, n'est pas venu. A la place, des amis à lui. Jacques étant en appel, il a droit à nouveau à 3 parloirs par semaine, d'une demi-heure. Alors que ceux qui sont condamnés, comme Jon, ou Anthony, n'ont droit qu'à un parloir par semaine. Une demie-heure, aussi. Jacques est aussi en manque de clope. Il a "cantiné" pour en avoir, et espère les avoir aujourd'hui. Il a repris la clope en arrivant en prison. Il a aussi perdu 15 kilos. La séance se termine. Jon a réussi a tracé ses 2 pages, avec les crayonnés. Pour ma part, j'ai fini de dessiner et d'encrer la BD de Jacques. Durant ce stage, j'ai appris que s'inscrire à un stage donne des points (ainsi qu'au sport), que s'inscrire à un stage, ne garantit pas d'y être, car certains gardiens sont emmerdés par les stages, ou alors ils ont certains détenus dans le pif, du coup ils ne vont pas les chercher en cellule. Cogner à sa porte peut donner un rapport. Quand les séances sont finies, on doit cogner à la porte pour se faire remarquer du gardien, ou surveillant. Qui n'est pas toujours visible, et qui prend son temps pour venir. Il doit gérer les retours de promenade, ceux qui vont à la douche, au téléphone, veiller à ce que veux qui ne doivent pas se croiser, ne se croise pas. Il doit répondre au téléphone, gérer les transferts, ceux qui vont chez le coiffeur, le psy, le dentiste ... Il y a a toujours du bruit, du mouvement. Pour sortir de cette petite salle où je suis "enfermé" avec eux, il y a une vitre, qui nous permet de voir tous ces mouvements, et de faire un signe au surveillant. Les détenus appuient sur un bouton qui allume une petite lampe au-dessus de la porte de leur cellule, pour se signaler. Certaines lampes restent allumées longtemps avant qu'un gardien ne vienne les voir. Et ça en rend certains, complètement fous. Du coup, ils frappent au porte, et gueulent "surveillant", ou "gardien".
Par rapport à mon atelier bd de 2012, j'ai senti cette année une vague de protestations, qui m'est confirmée par la directrice du SPIP. Et puis il fait chaud, et ça, ça ne les aide pas à venir en atelier, parait-il. Dans 2 semaines je remet le couvert, avec le quartier femme, cette fois. Ca devrait être beaucoup plus calme, mais bon, on verra, rien n'est jamais acquis.
En tout cas, je connais des gens qui n'ont jamais mis les pieds en prison, et qui pensent que c'est la belle vie. Parce qu'il y a la télé et tout ça ... Petits détails supplémentaires : pas de frigo en cellule. Par ces chaleurs estivales, voire de canicule, les détenus ont une parade : mettre les produits frais dans les réservoirs d'eau des toilettes. Pour avoir de la pénombre, et un peu de frais, les détenus mettent du carton aux fenêtres, entre le verre et les barreaux. Ils seraient surpris de savoir que dans les locaux du SPIP (Service de Probation et d'Insertion Professionnelle), on y trouve les mêmes cartons. Les locaux sont aussi vétustes, partout. Quant à la douche, elle est collective, et a lieu tous les 2 jours.
Voilà, en 4 jours, ce que j'ai découvert de la vie en maison d'arrêt.
En tout cas, je connais des gens qui n'ont jamais mis les pieds en prison, et qui pensent que c'est la belle vie. Parce qu'il y a la télé et tout ça ... Petits détails supplémentaires : pas de frigo en cellule. Par ces chaleurs estivales, voire de canicule, les détenus ont une parade : mettre les produits frais dans les réservoirs d'eau des toilettes. Pour avoir de la pénombre, et un peu de frais, les détenus mettent du carton aux fenêtres, entre le verre et les barreaux. Ils seraient surpris de savoir que dans les locaux du SPIP (Service de Probation et d'Insertion Professionnelle), on y trouve les mêmes cartons. Les locaux sont aussi vétustes, partout. Quant à la douche, elle est collective, et a lieu tous les 2 jours.
Voilà, en 4 jours, ce que j'ai découvert de la vie en maison d'arrêt.
jeudi 1 août 2013
STAGE BD EN MAISON D'ARRET : JOUR 3
Mercredi matin.
Mounir n'est pas là : ouf ! En même temps, je ne suis pas surpris, car je sais qu'il travaille le matin, de 7h30 à 13h30. 3 mois seulement après son arrivée, il a obtenu une place en atelier, ce qui est assez rare. Anthony n'est pas là, lui non : il ne s'est pas réveillé à 9h. Il faut dire qu'en cellule, certains regardent la télé très tard, ou la nuit, empêchant les autres codétenues de dormir. Vive les cellules à 3 dans 9 m2 ! Où certains chient pendant que les autres mangent, à 1 mètre d'eux. Comment ne pas devenir fou, ou régresser. Comment ne pas en vouloir à la Terre entière ! Jon n'est pas là non plus, j'apprendrai après qu'il était au sport, puis à la douche. Du coup, on m'amène 2 nouveaux détenus : Amine et Jaques. Amine, un grand gaillard de 25 ans, est là pour vente de drogue et séquestration. Il est en attente de jugement. Il est sur les nerfs à cause de la balance qui est dans une autre cellule, et qu'il fumera s'il le croise. Il est fatigué à cause du ramadan, et a dû mal à tenir en place, sa jambe lui fait mal. Jaques est là depuis 3 ans. Il a 51 ans. Il est là pour tentative de meurtre avec préméditation sur sa compagne. Il avait une très belle situation : employé de banque, placement et prêt bancaire. 5000 euros par mois à eux deux. Une belle maison, 2 voitures, 2 enfants de sa première femme, 2 autres de sa compagne. Gentil, il a pété un plomb un jour découvrant qu'elle le trompait. Il a ressassé ça pendant 2 jours, et il est passé à l'acte. 1 coup de cutter à la gorge. Le sang l'a fait paniquer, il s'est livré. Au départ il souhaité la tuer et se tuer ensuite. Il s'en veut, il est content qu'elle ne soit pas morte. Il en est toujours amoureux. Il doit faire appel, et son histoire doit être rejugée. Il parle de 15 000 euros de frais, et a peur de prendre plus que 15 ans. Il doit vendre sa moto et d'autres trucs pour payer les frais. Il parle très fort, beaucoup, ressasse, parle de choses très intimes. Gentil, mais fatiguant aussi à la longue. Et pendant ce temps, on n'avance pas.
Mercredi après-midi.
La dream team est de retour ! Anthony est là, ainsi que Jon, Mounir, et Jacques. Anthony avance bien. La veille on a calé ensemble le découpage écrit, et le storyboard. Et il avait tracé ses cases. Il a commencé le crayonné définitif. Je fais le découpage écrit et le storyboard de Jon, grâce à des documents que je lui ai amenés. Mounir me fatigue, et j'avoue que je n'ai pas trop envie de m'investir avec lui. Du coup je passe la dernière heure sur la bd de Jacques. Le texte qu'il a choisit d'adapter n'est pas facile. Lui est complètement dépassé par ce que je lui demande. Pit ne l'a pas inspiré. Il n'a pas pigé le truc, n'a pas réussi à se l'approprier. Je finis à 16h30, rincé. Jacques me dit qu'il sera demain par respect pour moi, mais qu'il ne s'en sent pas capable. Il me dit qu'il admire ma façon d'être à l'écoute, et de savoir faire le vide (il parle de Mounir évidemment). J'ai oublié de dire qu'ils fument dans le local. Le mal de crâne vient peut-être aussi de là, moi qui suit non-fumeur.