lundi 29 juillet 2013

STAGE BD EN MAISON D'ARRET : JOUR 1

Ahhh... la bonne surprise qui m'attendait ce matin, à mon arrivée au centre de détention d'Orléans. Sur les 8 inscrits au stage BD, plus les 8 inscrits sur liste secondaire, seul un détenu m'est amené, 30 minutes après qu'on soient partis me les chercher. L'homme semble âgé, et pour cause, il a ... 72 ans !!! ET il est Portugais. Bon il parle et comprend le Français, le lit aussi, mais il n'a jamais ouvert une BD de sa vie, ne comprend pas quand je lui parle d'inventer une histoire. J'essaye de lui expliquer le processus, et les étapes de réalisation habituelles (synopsis, scénario, recherche de perso ...). Rien. Je passe à mes traditionnels exercices de narration, avec Pit, ma mascotte. Là non, plus, il ne comprend pas ce qui'l doit faire, comment faire parler le personnage à sa place. Là, je me dis que le stage BD est foutu. Je sors déprimé à 11h30. Personne pour en parler dans les locaux du SPIP. Cool ! Pour couronner le tout, au poste d'entrée, où je suis censé récupérer ma carte d'identité contre mon badge visiteur, ils ont filé ma carte d'identité (oh la belle faute professionnelle) à un autre intervenant qui est parti, mais doit revenir l'après-midi. Bon ... Je pars mangé mon sandwich au bord de la Loire. Je reviens à 13h30. On m'informe qu'en fait l'autre intervenant ne revient que demain !...
La vie est géniale, non ?!
Heureusement, cette fois, il y a quelqu'un dans les locaux du SPIP. Je lui parle de mes 2 soucis. Là, elle me dit de voir avec le surveillant principal de l'après-midi pour ce problème de détenus qui ne viennent pas (où qu'on en vient pas chercher, c'est selon). Je franchis donc le long couloir du rdc, et je trouve tout de suite la bonne personne, qui informe par talkie-walkie ses 2 collègues aux étages supérieurs. Je retourne dans ma salle, je m'assois et j'attends. Et là miracle ! Un premier détenu arrive, puis un 2e, un 3e et enfin un 4e. Mon papy n'arrivera qu'une heure après,  la faute au sport et à la douche qui se passe le midi. On conviendra ensemble après une ultime tentative de lui faire comprendre le but du stage, que ce n'est pas pour lui. Il ne sera donc pas là demain matin. Heureusement, sur les 4 restants, deux ont l'air super motivés, et devraient être là demain. Quant aux 2 autres, je le sens pas. Mais, bon, on verra. Surtout que l'exercice n'est pas facile, puisqu'on m'a demandé de leur faire adapter des textes écrits par les détenus femme en Mars, lors d'un atelier d'écriture réalisé avec quelqu'un du monde du livre. Cette après-midi, après explications et exercices de narration avec Pit, mes détenus ont lus les textes que j'avais choisi, certains étant trop longs ou illisibles, ou coupés (ahh, les joies de la photocopies), et ont fait leur choix. Demain matin, on passe au découpage écrit.
Ci-dessous, leur réappropriation de Pit.





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