En réalisant ses croquis sur la base de photos, souvent les siennes 
mais pas seulement, le dessinateur fait passer ses sujets de 
festivaliers à personnages, renforçant ainsi noir sur blanc le caractère
 symbolique et intemporel de l’instant capturé. Fin et sans artifices, 
le trait retranscrit bien l’humanité qui se dégage des scènes, aussi 
décalées et coquasses puissent-elles être parfois. Si ces dernières se 
révèlent souvent familières de celles vues dans les volumes antérieurs, 
elles n’en restent pas moins uniques et très personnelles. Jesus, Alien,
 Mr Bricolage, le recueil n’est pas avare en pépites et se renouvelle 
suffisamment pour éviter la redite. En plus des textes qui avaient fait 
leur apparition sur le troisième tome
 et un plus grand espace donné aux dessins sur les doubles pages, Will 
Argunas met désormais quelques mots dans la bouche de certains des 
personnages pour donner encore davantage vie à son recueil, mettant un 
pied dans l’autre univers de l’auteur, celui de la bande dessinée, et 
faisant définitivement de Pure Fucking People un recueil hybride libre 
et atypique.
Ce nouvel ouvrage, bien qu’intéressant en tant que tel, parlera bien 
sûr beaucoup plus aux amoureux de festivals qu’aux non-initiés. A 
l’image d’un album de photos de famille, Pure Fucking People s’adresse 
en premier lieu aux principaux concernés, ceux qui sous la canicule ou 
sous la pluie s’élancent dans le mosh-pit avec fracas, ceux qui savent 
qu’ils boiront plus qu’ils ne dormiront au camping, ceux qui passeront 
deux heures dans le merch à chercher un nouveau patch pour leur veste en
 jean, et accessoirement mêmes ceux qui iront tranquillement et 
simplement voir leurs concerts ! Du Hellfest au Motocultor en passant 
par le Sylak et les Arts Bourrins, la nouvelle ballade de Will Argunas 
est belle."
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