vendredi 27 février 2009

BLOODY SEPTEMBER (6)


Ah le travail de coloriste ... mine de rien, il y a colorieur et coloriste ... ça peut paraitre facile à faire comme ça ... on peut faire tellement d'ambiances colorées avec Photoshop, revenir en arrière, accentuer les contrastes, accentuer les bleus, ou les rouges, ou les jaunes, désaturer l'image ... Ainsi j'étais content de ma page 84. Je la trouvais "graphique". J'étais content de ce rouge, annonciateur d'un danger, qui suit Anita (le personnage féminin de la page), depuis la rue, jusqu'au couloir de son appartement. Mais après l'avoir imprimée, Chrystelle, ma femme, trouvait que ça faisait "tâche de sang plaquées" sur les murs, et non des halos lumineux comme était ma première intention. Et elle avait raison. Une fois de plus. Du coup j'ai repris la page, retravaillé chaque case, créé des passages, des contre jours plus forts, repensé à comment fonctionne la structure d'un halo. J'ai aussi ramené du bleu/mauve dans les bleus des 2 premières cases. Ils avaient un côté un peu trop froid, trop "neige", alors qu'on est au mois d'août dans cette page. Il faut dire aussi que j'ai choisi de ne pas utiliser l'outil aérographe, que j'utilise quotidiennement en pub. Faire des dégradés tout mous en BD, j'ai horreur de ça. Dans les critiques faites sur la mise en couleur (studio licorne) de Missing et Black jake, c'est quelque chose qui est revenu souvent. Ce côté limite "vulgaire", des couleurs criardes. Et bien je suis de leur côté. J'aime les vrais changement d'ambiance. Je revendique les ruptures, les trucs osés, couillus. Rien de pire qu'une mise en couleur fade, à mon sens. Ainsi faire des halos à l'aérographe aurait été beaucoup plus facile, moins prise de tête. Il faut croire que ce que je fais en BD vient en réaction à toute la pub que je "bouffe" depuis 10 ans bientôt. Que ce soit dans les histoires que je raconte, mon dessin "griffé", ou dans la mise en couleur. En voici donc les 2 versions. Je pense que ça fonctionne mieux maintenant. (n'hésitez pas à cliquer sur les images que je met sur ce blog pour les voir en plus grand).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

et tu pourrais être plus "couillu" encore que ça car je trouve que ta seconde case (version APRES) correspond vraiment à ce que tu décris. Mais ça a tendance à se diluer dans la page. Admettons que je sois dans le vrai : si c'est le cas, il faut avouer que la constance est une qualité très difficile à avoir au travail (je sais de quoi je parle et mon métier n'a rien à voir avec le tien). J'ai hâte de lire le contenu des bulles...

will a dit…

oui, sans doute, en même temps on ne peut pas l'être sur chaque case sinon, l'album pourrait vite devenir indigent. Il faut savoir diluer les effets, les accentuer au bon moment, et éviter de tomber dans le piège, comme c'est parfois le cas, d'épater à chaque coup. L'effet doit être justifé par ce qui se passe dans la case. Quand je parlais de mise en couleur "couillue", je voulais dire que j'aime les vrais partis pris de mise en couleur. J'admet aussi que la constance est en effet très difficile à garder. Peut-être est-ce dû à un manque d'exigence parfois, un relachement de l'attention, ou tout simplement à une partie de notre caractère de "latin" qui ressurgit (je pense notamment aux résultats sportifs de nos compatriotes, tout sport confondus).