mardi 10 mars 2009

PUB CONTRE BD

Hier, au téléphone, Dominique Gelli, le roughman dont je suis coloriste depuis 9 ans, m'annonçait qu'il ne pouvait continuer notre collaboration dans les conditions actuelles, du fait de mes nombreux désistements, suite au catalogue Fly, ainsi qu'à toutes mes sorties en dédicace BD. De plus, son autre coloriste étant lui-même roughman chez Carole Lambert, Dominique est obligé de refuser du boulot, ce qu'il ne peut se permettre. Ce qui devait arriver, est donc arrivé. Il va chercher à former un nouveau coloriste principal, et me garder pour les roughs. Or en ce moment, les roughs, on n'en voit pas beaucoup. D'ailleurs, à l'agence Carole Lambert, il parait que les photographes sont au chômage technique. Pas étonnant, les 2 sont liés. Je vais donc perdre 1 tiers de mes ressources. Voire plus. Je suis partagé entre la joie de ne plus faire ce travail de coloriste, travail routinier à la chaine (10 images/jour), avec des délais toujours plus serrés, des éxigences artistiques toujours plus poussées, des ambiances colorées casse-gueule. Comme je l'ai dit au début, ça fait 9 ans que je fais ça. (Il faudra que je compte le nombre d'images de storyboard que j'ai mises en couleur un jour ... je pense que le chiffre est astronomique.)


D'un autre côté, bien sur, je suis mortifié à l'idée de penser à l'avenir, où je ne vais plus pouvoir compter que sur moi-même. Pour enfoncer le clou, les éditions CPE, avec qui j'ai fait 2 livres pour enfants ne sortent pas de nouveaux livre cette année. Il va donc falloir que je démarche à nouveaux d'autres éditeurs, que je recommence le travail de confiance qui noue la relation auteur/éditeur, que je me vende, que je fasse des présentations et des dossiers.


Pour courronner le tout, Chrystelle finit son congé parental en Mai. Son entreprise ayant déposé le bilan, elle se retrouve donc sans job. Elle a décidé d'être ATSEM en maternelle, et de passer le concours en Octobre. L'avantage du travail de fonctionnaire, sa stabilité, et le fait d'avoir ses vacances me soulagent. On aura pas à faire garder les enfants, au moins ça, ça ne changera pas. Dans ces conditions le déménagement vers le Sud me parait compromis. Surtout que je commence à faire mon trou depuis peu. Je vais intervenir dans le cadre du festival du livre jeunesse de beaugency, et être rémunéré. Alors pourquoi ne pas essayer de monter un atelier BD, ou un atelier d'écriture, ça me plairait, et ramenerait un fixe par mois, fixe que je perds en ne travaillant plus pour Dominique. Et oui, on fait un boulot où les délais de paiement sont souvent une honte.


Bref, cette année promet d'être mouvementée. Heureusement, j'ai un album à finir chez KSTR. Et j'ai commencé à en écrire un nouveau. Et mes projets jeunesse. Et puis j'ai aussi rencontré Laetitia Lehmann et François Guérif, les interlocuteurs de la colection Rivages/Casterman, à un diner lors de la foire de bruxelles la semaine dernière. Des choses sont apparemment possibles de ce côté-là. Tout n'est donc pas si noir.


Et puis, former un nouveau coloriste, ça prend du temps. J'ai donc un peu de marge.

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